Nerona est un texte déroutant et caricatural, burlesque et fantasque qu’Hélène Frappat nous donne à lire avec son écriture ciselée et vivace, aux éditions Actes Sud. On avait adoré recevoir l’autrice l’an dernier à l’occasion de la parution de son essai Le Gaslighting ou l’art de faire taire les femmes, actuellement sorti en poche. On avait aussi adoré Trois femmes disparaissent qui a été un des livres surprise de l’année dernière. Il est impossible de résumer ce livre alors on se servira simplement de la quatrième de couverture du livre qui nous dit : Au cœur de l’Europe, une dictatrice déchaînée, qui exige d’être appelée “le Prince”, règne sur sa nation à coups de décrets. Son nom ? Nerona. Paranoïaque, autoritaire, climatosceptique, égérie de l’efficacité gouvernementale et pourfendeuse de toutes les “déviances”, la fondatrice du feu (Force, Énergie, Union) a tout pour plaire. La preuve : le peuple l’a portée au pouvoir. Viva Nerona ! Après avoir transposé avec brio la tragédie antique à Hollywood, Hélène Frappat invente la sitcom fasciste, dans une satire hilarante qui dévoile les coulisses d’une dictature et les rouages du langage populiste. Au programme : trahison, romance souverainiste, astrologie, matricide, combats de migrants télévisés et bien d’autres réjouissances. Rions ensemble pendant qu’il est trop tard.
De notre côté, nous avons reconnu Giorgia Meloni !
Diplômée de philosophie et passionnée de cinéma, Hélène Frappat est romancière et critique de cinéma. Elle a choisi de chercher la « vérité » dans la fiction. Romancière, elle est l’autrice, chez Actes Sud, de Inverno (2011), Lady Hunt (2013), Noublie pas de respirer (2014), Le Dernier fleuve (2019), Le mont Fuji n’existe pas (2021), Trois femmes disparaissent (2023) et Nerona (2025). Critique à La Lettre du cinéma et aux Cahiers du cinéma, elle a également signé Jacques Rivette, secret compris (Cahiers du cinéma, 2001), Trois films fantômes de Jacques Rivette (Cahiers du cinéma, 2002), Roberto Rossellini (Cahiers du cinéma / Le Monde, 2008) ou encore Toni Servillo, le nouveau monstre (Séguier, 2018). Hélène Frappat est aussi traductrice, notamment, pour Actes Sud, de Laura Lippman, Ann Patchett, Tony Burgess… une grande dame !
jeudi 20 novembre à 19h, entrée libre, accessible PMR
